Cardcaptor Sakura – MORIO ASAKA

Titre original : カードキャプターさくら (Kādokyaputā Sakura)

Résumé : Dans la bibliothèque de son père, Sakura découvre le livre de Clow, un étrange grimoire qui contient de mystérieuses cartes. Après avoir lu le nom de la première, “Windy”, toutes les autres s’envolent et disparaissent. Le gardien Kerberos apparaît alors, et confie à Sakura la tâche de retrouver les cartes perdues avant que leur magie ne fasse trop de dégâts.

Les plus : Les différences qui permettent de redécouvrir l’histoire sous un œil neuf. Les musiques. Le développement plus important des personnages.
Les moins : Certaines révélations sont passées sous silence, ce qui rend des points de la série un peu plus flous.

En bref : Une excellente adaptation qui demeure dans l’esprit du manga tout en sachant se démarquer du matériau original pour que chacun puisse profiter à nouveau de l’aventure.

Note :

Critique du manga ici

Mon avis :

Cardcaptor Sakura est une série animée japonaise de 70 épisodes adaptant le manga du même nom. Pour rappel, elle nous conte l’histoire de Sakura Kinomoto, une petite fille de CM1 qui découvre le livre de Clow dans la bibliothèque de son père. Le fameux livre contient des cartes magiques, et en prononçant le nom de la première carte du paquet – Windy –, un vent se lève et emporte toutes les autres cartes pour les faire disparaître un peu partout dans la ville. Se réveille alors Kerberos, le gardien du livre, qui confie à Sakura la clef du sceau sacré, faisant ainsi d’elle une chasseuse de cartes.

L’adaptation diffère du manga sur de nombreux points, ne serait-ce que dans son approche du début de l’histoire. En effet, l’anime préfère aborder les événements de façon chronologique, alors que le manga nous plonge directement dans la capture d’une carte pour ensuite nous expliquer la situation par un flash-back. De même, nous découvrons comment Tomoyo, la meilleure amie de Sakura, a pu découvrir son secret, tandis que le manga nous présente cela comme un fait établi. Un choix qui rend la continuité bien plus fluide.
Le manga est paru de mai 1996 à juin 2000, tandis que l’anime fut diffusé d’avril 1998 à mars 2000. Les deux supports se sont donc cotoyés pendant la production, l’adaptation se terminant même avant que les derniers chapitres ne soient publiés. Il est souvent normal qu’une série dépasse le manga par sa rapidité, mais ici, aucun problème n’est ressenti, car loin de proposer des épisodes fillers sans importance, c’est toute la construction de l’histoire qui a été repensée de façon cohérente. Cela est dû à Nanase Ohkawa, leader du groupe CLAMP, qui s’est fortement impliquée dans la production de l’adaptation.

Le livre de Clow ne contient que 19 cartes dans le manga, contre 52 dans l’anime. Une occasion de créer de nouvelles aventures avec des pouvoirs plus ou moins utiles, mais toujours divertissantes. Par ailleurs, l’ajout de cartes n’est pas l’unique modification. Si le début de l’histoire a subi quelques changements, il en va de même pour les événements liés à la capture des cartes. Certains passages diffèrent complètement, d’autres voient leurs cartes échangées, et l’ordre d’apparition de celles-ci a été revu. Cependant, tout s’articule parfaitement bien, et l’on ne ressent aucun flottement pendant le visionnage.
Certains personnages ont également été modifiés. Syaoran devient par exemple un véritable concurrent dans la quête des cartes, pouvant en capturer pour son propre compte. Il apparaît donc plus tôt dans l’histoire. D’autres personnages ont été ajoutés, comme Meilin. Si sa présence part d’un principe assez classique de rivale, elle apporte malgré tout des scènes intéressantes et même touchantes. Ce qui nous mène à un point crucial de l’adaptation.

En s’étirant davantage, la série permet de développer plus en détails les différents protagonistes. En effet, le manga avait la fâcheuse tendance à posséder un rythme un peu trop rapide, au point que certains éléments et le caractère des personnages semblaient survolés. L’adaptation prend au contraire le temps de se poser là où il faut, apportant plus de contexte et de crédibilité. Des épisodes sont là pour expliciter certaines relations, d’autres pour semer un développement au fil du temps afin que l’évolution d’un protagoniste soit plus naturelle, et certains éléments ont été modifiés pour privilégier le vraisemblable. On peut également constater une volonté d’atténuer certains problèmes du manga, la relation entre Rika et Terada devenant par exemple à sens unique.
Toutefois, il est étrange que tous ces développements aient été accomplis alors que certaines révélations finales ont été gommées. Il est peu probable que ce soit dû à la rapidité de production puisque Nanase Ohkawa était aux commandes de l’adaptation, d’autant plus que certaines de ces révélations étaient déjà amorcées assez tôt dans l’histoire. Il s’agit sans doute d’une volonté de simplifier les dernières ficelles pour rendre l’adaptation plus accessible. Un choix qui rend malheureusement flou certains détails, comme la raison pour laquelle Sakura possède des pouvoirs magiques, mais globalement, tout demeure cohérent.

Du point de vue de l’animation, Cardcaptor Sakura n’a pas à rougir. Bien entendu, les traits ne sont pas toujours aussi fins que ceux du manga, mais les dessins sont beaux et fluides. Pour une série de l’époque, le travail est vraiment agréable à voir. Il en va de même pour la composition des musiques. Loin d’être fades et génériques, on reconnaît des thèmes bien précis, transmettant parfaitement l’émotion que dégage chaque scène. Il est préférable de regarder la série en version originale pour ne pas louper certaines subtilités, mais il est quand même bon de saluer le travail de la version française qui a su contourner les difficultés propre à la culture japonaise, même si l’on peut regretter la francisation des noms.

Finalement, Cardcaptor Sakura est une excellente adaptation. Elle sait conserver l’esprit du manga original, tout en sachant se réinventer, nous offrant là une toute nouvelle version des aventures de Sakura. Grâce à ses divers ajouts et changements, on peut même dire que la série parvient à dépasser son matériau de base, rendant l’expérience encore plus captivante. À voir et à revoir sans hésitation !

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