Northanger Abbey – JANE AUSTEN

Titre français : L’Abbaye de Northanger ou Catherine Morland ou Northanger Abbey

Résumé : Catherine Morland est invitée par des amis de sa famille à passer un séjour à Bath. Là-bas, elle y fait plusieurs connaissances, mais Catherine est encore jeune et naïve, et le monde n’est pas toujours aussi pur qu’elle.

Les plus : L’humour. Les personnages.
Les moins : La fin un peu brusque.

En bref : Un roman d’apprentissage léger qui s’amuse avec les codes du roman gothique, tout en défendant le plaisir de lire.

Note :

Mon avis :

Northanher Abbey nous fait suivre Catherine Morland, pourtant décrite par l’autrice comme n’ayant pas véritablement les qualités requises pour être une héroïne. En effet, Catherine a grandi un peu à la manière d’un garçon manqué avant de s’assagir et de se plonger dans les romans. Jeune et naïve, elle est prête à voir de l’innocence et de la bonté en chacun. Une caractéristique qui lui causera quelques soucis lorsque le couple Allen, ami de la famille Morland, l’invitera à passer un séjour à Bath.
Là-bas, Catherine fait la connaissance des Thorpe ainsi que des Tilney, les uns n’étant pas aussi bien intentionnés que les autres. L’occasion pour Catherine de comprendre que la vie ne se résume pas à sa ville natale et à la pureté de ses émotions.

Northanger Abbey est un roman de Jane Austen publié de façon posthume bien qu’il fut l’un des premiers écrits par l’autrice. Cela se sent notamment dans son écriture, dans les différentes péripéties, mais surtout dans la fin qui se révèle assez abrupte. Un peu à l’image de Sense and Sensibility, la fin de la romance nous est rapportée de façon indirecte, diminuant l’impact de sa conclusion, ce qui est dommage après avoir pris soin de construire une bonne alchimie entre les deux soupirants.

Hormis ce détail regrettable, Northanger Abbey est un roman très agréable à lire. Cela est dû au fait qu’il déborde d’humour et particulièrement d’ironie. Avec ce livre, Jane Austen s’amuse avec les codes du roman gothique alors populaire à l’époque de son écriture. L’héroïne Catherine dévore plusieurs de ces livres, et nous avons même quelques titres d’évoqués, notamment Mysteries of Udolpho d’Ann Radcliffe. Suite à ces lectures, Catherine s’imagine que le monde recèle forcément de secrets similaires à ceux qui se trouvent dans ces histoires dramatiques. Ainsi, sa visite à Northanger Abbey dans la deuxième partie du roman est ponctuée de ses attentes sur ce que renferment les murs du domaine, attentes qui retombent très vite comme un soufflé.
Pourtant, si cette propension de Catherine à laisser son imagination empiéter sur le réel est un problème, à aucun moment l’autrice ne blâme la lecture. Bien au contraire, Jane Austen effectue un plaidoyer pour les romans et le plaisir que l’on éprouve à les lire. Cela se traduit par la défense des romans par un personnage positif de l’histoire, mais également par plusieurs interventions de l’autrice elle-même, n’hésitant pas à critiquer les idées contemporaines dénigrant les romans considérés comme de piètre qualité intellectuelle.
Les erreurs de Catherine sont plutôt mise sur le compte de son inexpérience et de son immaturité. N’ayant jamais quitté sa ville natale et ne connaissant que son cercle familial heureux, Catherine a appris du reste du monde par les romans. Ce sont donc ses séjours à Bath et Northanger Abbey qui lui permettent de comprendre que la vie est différente de ce qu’elle s’imagine, et qu’elle peut enfin mûrir.

Finalement, Northanger Abbey est un excellent roman d’apprentissage, sachant lier son thème avec la parodie et la plaidoirie, tout en demeurant le plus divertissant possible.

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